Questionner le don

Modifié par Mme_claire

1. Nous pouvons alors interroger l'innéité de l'art : 

  • Si l'art est un don, au sens de disposer d'une aptitude innée, puisque les produits de l'art se distinguent de ceux de la nature, quel statut donner à cette contradiction logique d'un "artifice relevant de l'inné" ?  Pour interroger ce point, nous pourrions nous demander si, né dans une famille de paysans, Mozart n'aurait pas révélé des dispositions aux travaux des champs plutôt qu'à la musique.
  • Quelles que soient les aptitudes des uns et des autres, créateurs, interprètes comme public, n'y a-t-il pas une éducation à l'art, quelque chose dans l'art qui relève fondamentalement d'apprentissages ?


2. Nous pouvons interroger également la gratuité de l'art :

  • La gratuité de l'art ne va pas du tout de soi, quand on interroge le marché de l'art : les œuvres n'y sont-elles pas des marchandises à part entière ? L'accès du public aux œuvres n'a-t-il pas un coût financier ? 
  • Que par ailleurs la contemplation des œuvres soit désintéressée, cela ne va pas non plus de soi : si nous ne consommons effectivement pas les œuvres, n'a-t-on donc rien à en retirer, qui nous permettrait de dire que nous nous en nourrissons tout de même ?
  • La gratuité de l'art ne va pas plus de soi, analysée du point de vue de l'artiste : celui-ci ne donne-t-il pas toujours un sens à son œuvre, qui en commanderait la création ?

En somme, "l'art pour l'art", est-ce bien possible ?

Source : https://lesmanuelslibres.region-academique-idf.fr
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